Trois sommités de la musique se sont retrouvées lundi 30 avril 2012 sur la scène du Grand Méliès à l’Institut français dans le cadre des programmations du Festival Jazz à Ouaga. François Raulin, Adama Dramé et Majid Bekkas (le Trio RDB) sur scène, c’est un cocktail explosif.
Il s’appelle Adama Dramé, il est burkinabè. Il est chanteur et maître incontesté du djembé. Lui, ce pianiste invétéré, se nomme François Raulin. Il vient de France. L’autre, est un superbe joueur de ould (un instrument de musique à cordes pincées très répandu dans les pays arabes). Marocain, il l’est, et s’appelle Majid Bekkas.
Le spectacle de ce trio a été très saisissant. Ce fut une rencontre au sommet entre trois cultures musicales, trois traditions différentes. Le concert du trio était une fusion du jazz européen, et des traditions mandingue et arabe. En effet, le répertoire joué était basé sur des données rythmiques et des mélodies mandingues (berceuses, comptines…).
Les premières notes – de ce brassage des cultures – ont été données par le oud de Bekkas. Très vite, il a été rejoint par le piano et le djembé et un magnifique dialogue s’est installé entre les instruments mais aussi entre les instrumentistes. La complicité entre les trois a été telle que le piano et le oud (ou le guembri aussi joué par Bekkas) ont « parlé » le djembé.
La musique qui découle d’une telle orchestration ne pouvait être que « intense et spectaculaire ». Le trio a interprété le titre « Salya » du mythique Touré Kounda. Et le public a été émerveillé et surpris de voir Majid Bekkas, le marocain, chanté en bambara avec Adama Dramé. « Cette chanson, depuis que les Touré Kounda l’ont chanté, je la connaissait » affirme Bekkas.
C’est la 2ème prestation du trio. De l’avis des trois maestros, leur rencontre s’est faite « très naturellement (…) avec le cœur ». « Dès la première répétition, y avait déjà un feeling », a indiqué François Raulin.
Ce spectacle très colorée et métissée a été un grand moment de jazz que les mélomanes ont apprécié. Les artistes ont d’ailleurs été vivement ovationnés à l’issu de leur prestation. « C’était simplement génial », avoue Martin. « J’aime le jazz voilà pourquoi je suis venu », ajoute-t-il. Il en est de même pour l’allemande Alla Kress qui a vécu des moments magiques. « C’était une superbe découverte. C’était une combinaison que je n’ai jamais vu avant », déclare-t-elle. « La prestation des troupes était vraiment à la hauteur. Nous avons vu un mélange de sonorités et c’est à l’honneur des organisateurs du festival », explique Gustave Diabri.
Aboubakar SANFO