Les concerts de la 20e édition de Jazz à Ouaga ont repris le lundi 30 avril après 24H de relâche. Pour cette relance c’est deux groupes métissés qui ont enflammé le grand Méliès de l’Institut français de Ouagadougou. Il s’agit du Trio RBD et TANGAWISSI.
Les groupes qui ont joué à cette 3e soirée de Jazz à Ouaga répondent dans leur constitution à l’esprit du jazz qui se veut un mélange de courants musicaux très divers. Le Trio RBD qui a été le premier groupe à monter sur scène a donné un spectacle riche et varié résultant de trois traditions. Composé de Adama Dramé du Burkina, François Raulin de la France et Majid Bekkas du Maroc, ce groupe bien qu’étant seulement à sa 2e tournée a produit durant le spectacle une musique intense, vivante et varié. Le dialogue était contant entre le oud, le chant arabe et mandingue, le piano et la force rythmique incandescente du djembé. Une prestation jalonnée d’ovation engendrée par la qualité des improvisations et l’interaction entre les membres du groupe.
Adama Dramé, qui a brillé par ses talents exceptionnels de percussionniste a affirmé ceci : « Nous jouons pour nous faire plaisir d’abord, car le plaisir est sur la scène avant de se répandre dans la salle. » Ce fut un régal pour les festivaliers. « C’est une prestation formidable. Bonne combinaison d’instrument. C’est toujours bien de voir des gens qui jouent ensemble et qui ont une bonne orchestration. La combinaison du Oud et du djembé m’a bien plu » a affirmé Antoinette une spectatrice. Madeleine Ziba a renchérie en disant que : « tu sens en eux le professionnalisme. Chacun joue au moins deux instruments à l’exception de Adama Dramé. Mais ce dernier a confirmé ce soir qu’il est l’un des maîtres du djembé. »
Après le Trio RDB c’est un autre groupe non moins métissé de la Belgique qui a tenu en haleine le public, le groupe Tangawissi. Ce mot lingala signifie gingembre. La musique de ce groupe est élaborée à l’image de ce produit. « Le gingembre n’a pas de couleur » a déclaré un membre du groupe. « Ainsi en est notre musique. Nous allons là où la vie nous amène. En plus en matière de musique il n’y a pas une musique mais la musique » a-t-il poursuivi.
La prestation de Tangawissi a été colorée. Il a fourni au public une bonne dose d’afro-beat, de ska et de rumba mais aussi du funk et de roots reggae agrémenté d’un zeste de jazz. Cette diversité de rythmes est issue des membres venant d’univers musicaux variés et qui mettent en commun leurs influences respectives pour donner vie à une musique originale et chaleureuse. Ce fut un cocktail musical qui a été savouré par les spectateurs comme il se doit.
Les rendez-vous de jazz à Ouaga se poursuivent ce mardi à 20H 30 au grand Méliès de l’institut français avec John Arcadius du Bénin et le groupe « L’âme des poètes » de la Belgique.
Jean-Baptiste Dipama